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Et si la paix était plus dangereuse pour la nature et le climat que la guerre ? - 10 septembre 2024 The Conversation FR. Et si la paix était plus dangereuse pour la nature et le climat que la guerre ? La seule chose plus dangereuse que la guerre pour la nature et le climat, c'est la paix. Telle est l'hypothèse explorée par Pierre Charbonnier, philosophe et chercheur au CNRS et enseignant à Sciences Po, dans son ouvrage Vers l'écologie de guerre, publié aux Editions La Découverte. Nous sommes en effet les héritiers d'une histoire intellectuelle et politique qui a constamment répété que créer les conditions de la paix entre les hommes nécessitait d'exploiter la nature. Nous reproduisons ci-dessous une partie de son introduction. Les années vingt de ce siècle marquent l'entrée dans un nouvel âge des politiques climatiques. Après les alertes, les conférences scientifiques et diplomatiques, les campagnes de sensibilisation et la lutte contre le déni, l'enjeu climatique est désormais au cœur des relations internationales, au cœur des rapports de pouvoir. La maladie de la planète est remontée jusqu'au système nerveux central et plus aucune décision n'est prise sans que cet enjeu ne soit à l'horizon. Nous ne savons pas encore ce que ces évolutions vont provoquer, s'il s'agit d'une bonne ou d'une mauvaise nouvelle, mais nous savons que l'avenir des rapports de puissance est profondément dépendant des choix qui seront faits pour lutter contre la catastrophe climatique. Nous savons, en d'autres termes, qu'entre la guerre, la paix et le climat, un lien solide est désormais noué. L'année 2022 à elle seule nous a fait prendre un tournant spectaculaire. Alors que la décarbonation de l'économie suscitait généralement des craintes en raison du retard économique et de l'affaiblissement géopolitique qu'elle devait entraîner, l'invasion de l'Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine a poussé l'Europe à accélérer l'élimination des énergies fossiles de son économie – celles provenant de l'Empire russe, d'abord, puis, peut-être, dans la foulée, toutes les autres. Ce processus n'est pour l'instant pas le succès éclatant que l'on pourrait espérer, mais son impact économique négatif immédiat, en particulier sur l'industrie allemande, a en effet été relativisé par la menace militaire bien réelle de la pétro-agression russe aux frontières orientales de l'Union. Dans un monde que l'on pense souvent régi par l'économie, et qui l'est de fait au moins en temps de paix, le principe de sécurité peut l'emporter sur l'impératif de croissance, ne serait-ce que momentanément. [Déjà plus de 120 000 abonnements aux newsletters The Conversation. Et vous ? Abonnez-vous aujourd'hui pour mieux comprendre les grands enjeux du monde.] C'est selon cette logique que la révolution énergétique européenne a trouvé une nouvelle légitimité, par-delà les arguments environnementaux et scientifiques habituels. Désormais, l'énergie et le climat sont indissociables de la géopolitique. Agir pour le climat, ce n'est plus agir de façon désintéressée pour le bien d'une humanité abstraite, mais c'est s'inscrire dans des rivalités de pouvoir et défendre la sécurité d'une nation ou d'une alliance entre nations. Le grand paradoxe de cette situation est que dans cette course au « net zéro », il faut arriver en bonne position. Il faut entrer en compétition, freiner l'autre, poser ses conditions – et donc potentiellement compromettre la cohérence de l'action collective. Pour tirer les bénéfices du nouvel ordre énergétique, de son aura écologique (qui exploite les ressources, qui en subit les conséquences environnementales ?), technologique (qui développe les brevets, les savoir-faire nécessaires à la transition ?), diplomatique (qui jouira du statut de « champion du climat » ?), les stratégies de puissance restent de mise. À lire aussi : Comment échapper à la malédiction de la rente fossile ? On utilise les leviers du commerce, de l'innovation scientifique, la création de coalitions internationales, d'infrastructures techniques et normatives et parfois la pure et simple coercition. Pour en rester à la situation induite par la guerre en Ukraine, les sanctions prises contre le pétrole et le gaz russes ont créé une opportunité pour les pays du Sud, l'Inde en particulier, qui ont pu acheter à bas prix cette énergie bradée sur les marchés internationaux, au grand dam des puissances occidentales. Les lignes de fracture de la politique mondiale tendent ainsi à s'aligner sur l'attitude face à la crise climatique car, contre les États-fossiles comme la Russie ou l'Arabie saoudite, chacun se positionne en fonction de ses intérêts immédiats, de ses atouts et de ses faiblesses. C'est cette situation que je propose d'appeler écologie de guerre. Cette expression désigne le moment où soutenabilité et sécurité n'apparaissent plus comme des injonctions contradictoires mais convergent – au moins dans les discours – pour aiguiller vers une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Lorsque l'écologie de guerre émerge, l'ordre énergétique et industriel change moins en raison des alertes scientifiques, des mobilisations sociales ou du sens de la justice que d'impératifs de sécurité et de puissance profondément liés à l'État. On trouve des éléments de cette écologie de guerre dans les grands discours de politique étrangère développés depuis le début des années 2020. L'un des exemples les plus notables est l'attitude du gouvernement américain après l'ère trumpienne : les stratèges de la politique étrangère qui entourent Joe Biden ont développé l'idée selon laquelle les États-Unis doivent entrer dans la course au net zéro pour en tirer les bénéfices économiques et politiques, mais aussi et surtout géopolitiques. Cela doit en effet permettre de limiter l'influence du rival chinois (déjà très engagé dans l'industrie des énergies renouvelables) et de soulager l'exposition du pays aux risques climatiques futurs. L'écologie de guerre nous fait entrer dans une logique où la poursuite de la puissance, voire, dans le cas américain, de l'hégémonie sur la scène internationale, s'alimente d'un discours sur la réponse à la crise climatique. Il faut insister ici sur le fait qu'il s'agit là de discours, d'une stratégie dont, pour l'instant, on ne voit pas les conséquences sur les courbes d'émission de gaz à effet de serre. Les glaciers continuent à fondre, les événements météorologiques extrêmes se multiplient, mais l'entrée de la politique climatique dans le registre du réalisme change néanmoins la donne. À lire aussi : Les émissions de CO? d'origine fossile ont atteint un nouveau record en 2023 Auparavant, l'une des caractéristiques de l'écologie politique était précisément sa réticence à parler le langage du pouvoir. Le mouvement environnementaliste associait spontanément l'énergie, les grandes technologies, les déprédations écologiques et la guerre. Le pétrole et l'atome sont en effet des moteurs et des enjeux du conflit, et il est facile d'en déduire que la préservation de la nature ne peut coexister avec la poursuite de ces logiques de rivalité, ou, réciproquement, que la désescalade énergétique est une condition de la paix. On peut même affirmer que le spectacle des destructions militaires du XXe siècle est l'une des sources de ce mouvement, foncièrement antimilitariste. Mais la critique écologiste de la puissance se traduisait jusqu'à présent de façon tragique en impuissance de l'écologie : inapte à faire plier les acteurs clés de la géopo – litique (l'État et son complexe militaro-industriel, les grandes entreprises multinationales) en déplaçant leurs intérêts réels, l'environnementalisme a été confiné dans un discours de paix sans prise effective sur les causes des conflits. Faut-il alors penser qu'entre l'écologie et la puissance la contradiction est insurmontable ? Que la puissance sera toujours destructrice et l'écologie toujours impuissante ? Pas nécessairement. Mais, pour déplacer ou même lever cette apparente contradiction, il faut effectuer un détour historique et philosophique, revenir aux sources du lien entre la politique internationale et le développement matériel, entre paix et prospérité, il faut réfléchir à la façon dont se conjuguent les équilibres mondiaux et les infrastructures énergétiques et matérielles. La théorie des relations internationales peut nous donner des outils assez efficaces pour prendre la mesure des enjeux. Les questions de sécurité, d'escalade et de désescalade, le problème de la formation des alliances, de la négociation entre pouvoirs, des conditions de la paix forment en effet son domaine naturel, et la crise climatique remet en jeu ces éléments structurants de la vie des nations. On doit par exemple au théoricien américain d'origine allemande John H. Herz le concept de « dilemme de la sécurité », qui peut servir de point d'entrée dans le débat. Selon ce principe, chaque entité politique doit assurer sa perpétuation contre un certain nombre de menaces extérieures et, pour cela, consolider son pouvoir et se prémunir de l'influence de puissances rivales. Cette quête de la sécurité enclenche une dynamique dans laquelle chacun entend se protéger et, ce faisant, n'a d'autre choix que de constituer à son tour une menace qui alimente l'insécurité et l'instabilité de l'ordre mondial. Ce dilemme structurant, dont on peut penser qu'il n'a pas d'issue idéale, donne du sens à l'étude des relations internationales comme champ scientifique spécifique. En effet, il indique que l'éventualité de l'agression, de la destruction de l'autre, plane toujours sur la vie politique, que cela induit des règles spécifiques à la politique internationale et que les modes de destruction sont au moins aussi importants que les modes de production dans la compréhension du jeu politique humain. Or ce qu'il y a de frappant dans la crise climatique, c'est que la distinction entre modes de production et modes de destruction tend à s'estomper. Le pétrole, les ressources fossiles en général représentent la grande majorité de notre approvisionnement énergétique et en ce sens soutiennent l'effort productif généralement associé au développement et à la richesse. Mais les émissions de gaz à effet de serre et leur cortège de conséquences écologiques, les perturbations du système-Terre qu'elles induisent, s'apparentent plutôt à une capacité de destruction. Autrement dit, les énergies fossiles et l'ensemble des facteurs qui mettent sous pression la biosphère terrestre peuvent être considérés comme des armes. Couverture de l'ouvrage Vers l'écologie de guerre de Pierre Charbonnier. Editions La Découverte Le dilemme de la sécurité n'a donc plus tout à fait la même signification que dans le passé, car il devient difficile d'établir une frontière nette entre ce qui garantit simplement notre subsistance et notre niveau de vie, ce qui propulse nos navires et nos engins de chantier, et ce qui compromet notre sécurité et notre avenir. La démultiplication des infrastructures énergétiques, en particulier au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, était considérée comme un facteur de paix, comme un moyen de soulager la montée en tension des rivalités en offrant un dérivatif économique à la volonté de puissance et en créant de l'interdépendance. Si ces mêmes infrastructures apparaissent désormais comme des armes par destination, alors ce sont bien les garanties de la paix et de la sécurité internationale qui sont remises en question. Là où nous pensions avoir établi un système de coopération productive, on hérite en définitive d'un système de destruction mutuellement assurée. Par Pierre Charbonnier Voir, lire ou entendre : The Conversation FR. |
Afrique : théâtre de la prédation chinoise et des rivalités Chine-Occident - 10 septembre 2024 Boulevard Voltaire Afrique : théâtre de la prédation chinoise et des rivalités Chine-Occident La neuvième édition du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) s'ouvrait ce 4 septembre à Pékin. Un rendez-vous diplomatique organisé en grande pompe, entre la Chine et les États d'Afrique, et réitéré tous les trois ans depuis la création du sommet multilatéral en 2000. À travers cette nouvelle rencontre au sommet, Pékin, devenu le premier partenaire commercial du continent africain, poursuit son offensive sur le continent en prônant une « coopération gagnant-gagnant ». Un partenariat Chine-Afrique de grande envergure, fondé principalement sur le développement économique et commercial des États africains, tout autant qu'une initiative qui fait ombrage aux anciennes puissances coloniales et occidentales implantées historiquement sur le continent, mais qui voient le dragon chinois progressivement entasser le butin africain à leurs dépens et leur damer le pion. Le thème de cette nouvelle édition : « Se donner la main pour faire avancer la modernisation et construire une communauté sino-africaine de haut niveau avec un avenir commun ». L'avenir, pour la Chine, c'est justement l'assurance d'apports en matières premières et minerais stratégiques pour son industrie manufacturière et technologique. Avec ses innombrables ressources géologiques, l'Afrique attire donc tout particulièrement l'intérêt de Pékin depuis plusieurs décennies. C'est le cas en République démocratique du Congo (RDC), où la Chine, depuis le « contrat du siècle » de 2007 signé entre Pékin et l'ancien président de la RDC Joseph Kabila, et autrement baptisé « Mines contre infrastructures », s'est emparée de la majorité des concessions minières du pays (cuivre, cobalt, mais aussi or, lithium, terres rares, etc.), autrefois aux mains de la Gécamines (Société générale des carrières et des mines, détenue par l'État de la RDC). Sur les 19 mines de cobalt que compte le Sud-Est congolais, la Chine en possède ainsi 15. Une coopération sino-africaine fortement asymétrique, qui n'a eu de cesse de se renforcer depuis la fin des années 1990 et l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Et, plus encore, depuis le lancement des nouvelles routes de la soie par Xi Jinping, en 2013. Un projet titanesque, qui a pour but de désenclaver la Chine en la reliant aux quatre continents par voie terrestre et maritime. L'Afrique rempile face aux promesses chinoises Le président chinois Xi Jinping s'est engagé, ce jeudi 5 septembre, à doter l'Afrique d'un nouvel apport financier de près de 51 milliards de dollars. Une aide conséquente qui sera apportée par Pékin au continent sur trois ans. L'enjeu : le développement de nouveaux projets d'infrastructure, projets agricoles et autres projets d'énergies vertes et la création d'« au moins 1 million d'emplois ». Fait notable : pour la première fois de l'Histoire, l'aide chinoise sera libellé en yuans (soit 360 milliards de yuans) afin de renforcer l'internationalisation de la devise chinoise. À ce sujet — Communauté de destin Chine-Afrique renforcée, effacement de la France confirmé « Les relations entre la Chine et l'Afrique ne se sont jamais aussi bien portées qu'aujourd'hui », déclarait Xi Jinping. La coopération sino-africaine est d'autant plus forte qu'elle se veut multisectorielle : industrie, agriculture, infrastructures, télécommunications, commerce et investissements, éducation, santé, sécurité, développement durable. Tous les domaines de coopération sont ainsi investis par le Parti communiste chinois afin d'accroître son emprise sur le continent. Y compris militaire, comme à Djibouti, cœur névralgique du commerce maritime international, où la Chine s'est imposée de force, face à la présence militaire américaine, française et japonaise. Une véritable révolution copernicienne pour Pékin, qui s'inscrit dans le climat de la compétition stratégique menée contre les États-Unis, hostiles à la présence et à l'influence chinoise sur le continent. La diplomatie de la dette au service des intérêts de Pékin Mais l'aide de Pékin n'est pas sans contrepartie, puisque la Chine - premier bailleur de fonds de la plupart des pays d'Afrique - tient désormais plusieurs États africains, lourdement endettés auprès des banques publiques chinoises, sous sa coupe. Un cercle vicieux de la dette, qui se perpétue par des contrats réitérés de nombreux prêts d'investissements. L'argent fourni par la Chine aura cependant permis aux États africains d'accueillir sur leur sol de nombreuses infrastructures (voies ferrées, routes, ports, aéroports, réseaux de télécommunication, etc.) afin d'accroître leurs échanges commerciaux. Mais cette pax sinica ne saurait cacher la stratégie de prédation chinoise, plus subtile que celle de ses prédécesseurs du temps de l'ère coloniale, mais non moins redoutable ; ce qui nourrit plus encore le sentiment anti-chinois au sein des populations africaines. Parmi les pays d'Afrique tombés dans les filets chinois du piège de la dette : le Nigeria, l'Éthiopie, l'Angola ou la Zambie. Le Kenya, plus grande économie d'Afrique de l'Est, fait également figure de « joyau de la corruption » depuis la création, en 2017, d'une ligne de chemin de fer reliant la ville portuaire de Mombasa à la capitale Nairobi. Les entreprises du géant asiatique y remportent ainsi de nombreux appels d'offres, au détriment des investisseurs occidentaux (et français). Enfin, les largesses chinoises et autres « cadeaux » offerts aux dirigeants de la région permettent également à Pékin de s'assurer le soutien diplomatique des pays africains au sein de l'Assemblée générale des Nations unies, notamment sur le dossier taïwanais, véritable pomme de discorde qui cristallise les tensions, de plus en plus vives, entre Pékin et Washington. Une mondialisation du continent africain « made in China » léonine. « Le siècle de l'humiliation » semble désormais un lointain souvenir. C'est une Chine conquérante qui s'impose désormais en Afrique et qui met au tapis les puissances occidentales, moins compétitives, pour s'assurer accès aux ressources naturelles et soutien diplomatique. Par Anna Morel Voir, lire ou entendre : Boulevard Voltaire |
Israeli snipers again face scrutiny after death of civilian - 10 septembre 2024 Washington post Israeli snipers again face scrutiny after death of civilian. Palestinians and international activists inside the morgue Sunday where the body of slain Turkish American activist Aysenur Eygi is being kept, in Nablus in the occupied West Bank. (Heidi Levine for The Washington Post/FTWP) Aysenur Eygi had come to Israel on an impassioned mission. The 26-year-old American activist and recent University of Washington graduate volunteered for the International Solidarity Movement, a pro-Palestinian activist group, and went to the occupied West Bank to participate in the organization's routine attendance and monitoring of Palestinian protests against illegal Israeli settlements. Eygi was shot and killed Friday on the sidelines of a Palestinian protest of Israeli settlement expansion near the town of Beita. Witnesses said she was slain by Israeli soldiers. Nablus Gov. Ghassan Daghlas later told reporters that an autopsy “confirmed that Eygi was killed by an Israeli occupation sniper's bullet to her head.” Jonathan Pollak, a volunteer with the ISM, told my colleagues that the shooting took place about half an hour after protesters had dispersed, when there were no active clashes or incidents of stone throwing, and as foreign volunteers, including Eygi, stood observing about 200 yards from the Israeli military. “There was no justification for taking that shot,” he said. The Israel Defense Forces in a statement said it was “looking into reports that a foreign national was killed as a result of shots fired in the area” and that “details of the incident and the circumstances in which she was hit are under review.” The statement said Israeli forces in the area of Beita had “responded with fire toward a main instigator of violent activity who hurled rocks at the forces and posed a threat to them.” If the IDF's response sounds familiar, it should. It put out a similar statement last week when Israeli snipers allegedly killed 16-year-old teenage girl Loujain Musleh in a West Bank town in the environs of Jenin — site of months of violence — as Israeli troops raided a nearby house. “Snipers were everywhere,” Osama Musleh, Loujain's father, told my colleagues of the morning she was killed. She “went to have a look from the window,” he said, and moved the curtain to see what was happening. “Then she was shot. The army shot six bullets,” including two that hit Loujain, he said. The IDF obfuscated in 2022 following the killing of Palestinian American journalist Shireen Abu Akleh, who was reporting on clashes in restive Jenin when she was shot in the head. It initially blamed her death on Palestinian militants, even when witnesses, including Abu Akleh's Al Jazeera colleagues, said it was clear she had been shot by Israeli troops. Subsequent investigations by a host of organizations, including forensic open-source analysis by The Washington Post and a ballistics examination carried out by the U.S. government, concluded that she was killed by Israeli gunfire. ADVERTISEMENT Israeli authorities later conceded that Abu Akleh may have been killed by one of their troops, but asserted that no Israeli soldier “deliberately fired” at a journalist, offering no evidence to substantiate that claim. No soldier was punished for her death, while the Biden administration's promises to deliver accountability for the killing of an American journalist abroad proved hollow and halfhearted. That story could repeat itself in the case of Eygi, whose family has called on U.S. officials to push for an independent investigation. The White House has thus far called on Israel to investigate the incident. Secretary of State Antony Blinken said Friday that the U.S. government is “intensely focused on getting those facts.” He added, “When we have more info. … We'll make it available. And, as necessary, we'll act on it.” Eygi had dual U.S.-Turkish citizenship and her killing elicited a far sterner response from Ankara. Turkish President Recep Tayyip Erdogan said over the weekend that Israel had “heinously murdered our young child.” At least 40,972 ??people have been killed in Gaza since the war started, according to the Gaza Health Ministry, which does not distinguish between civilians and combatants but says the majority of the dead are women and children. Israeli officials repeatedly stress the care they take to avoid civilian casualties and frequently pin the loss of Palestinian civilian lives on Hamas, the militant group that launches its strikes on Israel from densely populated Gaza. But the staggering destruction of the territory, the appalling humanitarian crises afflicting Gazans and the numerous mass casualty events that have punctuated the brutal war have heightened scrutiny on Israel. Parallel cases on genocide and war crimes are working their way through the International Court of Justice and the International Criminal Court, respectively. A number of Western governments closely allied to Israel have partially suspended arms exports to the Jewish state, out of concern that these armaments are invariably involved in the slaying of civilians. ADVERTISEMENT Witnesses in Gaza have throughout the past 11 months pointed to incidents where they say they were targeted by Israeli snipers or saw innocent bystanders and civilians gunned down by them. Doctors, including some dispatched by international aid organizations, working in Gazan hospitals describe the majority of casualties they encounter as the result of airstrikes and bombardments — treating burns, shrapnel wounds and injuries sustained amid falling debris and rubble — but called out numerous cases of people, including little children, killed by single shots to the head. “We started seeing a series of children, preteens mostly, who'd been shot in the head. They'd go on to slowly die, only to be replaced by new victims who'd also been shot in the head, and who would also go on to slowly die,” wrote visiting U.S. doctors Mark Perlmutter and Feroze Sidhwa for Politico in July. “Their families told us one of two stories: the children were playing inside when they were shot by Israeli forces, or they were playing in the street when they were shot by Israeli forces.” These reports are difficult to verify in the fog of war. Human rights groups and U.N. experts have in past iterations of conflict in Gaza and the West Bank documented evidence of Israeli snipers killing or injuring civilian protesters. The IDF has rejected suggestions that its personnel would deliberately target civilians. In the case of Eygi's killing, precedent suggests there will be little accountability. “Like the olive tree she lay beneath where she took her last breaths, Aysenur was strong, beautiful, and nourishing,” Eygi's family said in a statement. “Her presence in our lives was taken needlessly, unlawfully, and violently by the Israeli military.” By Ishaan Tharoor with Sammy Westfall Voir, lire ou entendre : Washington post |
Gaza : comment Benyamin Netanyahou bloque encore le cessez-le-feu - 10 septembre 2024 H Gaza : comment Benyamin Netanyahou bloque encore le cessez-le-feu Les États-Unis se veulent confiants, mais les jours passent et aucun accord n'est annoncé concernant l'arrêt de la guerre et qui ouvrirait la voie à la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens. Un blocage dû, entre autres, à la volonté de Netanyahou de maintenir son armée dans l'enclave, notamment à la frontière avec l'Égypte. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken peut bien faire preuve d'optimisme en parlant d'un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, il ne convainc pas grand monde et surtout pas les Palestiniens. « Selon ce que j'ai vu, 90 % de l'accord est prêt, mais il reste quelques questions critiques », a-t-il déclaré à propos notamment du fameux corridor de Philadelphie, cette bande de 14 kilomètres de long située sur la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza. Or, cette zone est devenue un véritable verrou dans les discussions qui se déroulent à Doha et au Caire, sous l'égide de l'Égypte, des États-Unis et du Qatar, chargés de transmettre les propositions (ou les refus) d'Israël et du Hamas. La Turquie, cinq pays arabes, dont l'Arabie saoudite, et l'Autorité palestinienne se sont joints à l'Égypte pour rejeter la demande d'Israël de maintenir ses troupes déployées dans le corridor de Philadelphie. « Il incombe vraiment aux deux parties de parvenir à un accord sur les questions restantes », a martelé Blinken en apportant un bémol : « Même si je pense que nous sommes près d'obtenir un accord de cessez-le-feu, chaque jour qui passe sans qu'il ne soit finalisé, ni que les parties ne disent ”oui, point final” est un jour où quelque chose d'autre se produit (…) qui repousse simplement l'échéance et risque de faire dérailler une bien fragile affaire. » Benyamin Netanyahou soumis à de fortes pressions Après onze mois de conflit à Gaza, le directeur de la CIA, William Burns, s'investit également. Lors d'une conférence organisée par le Financial Times à Londres, il a affirmé qu'il travaillait dur sur des « textes et formules créatives » avec les médiateurs du Qatar et de l'Égypte pour obtenir un cessez-le-feu en trouvant une proposition qui satisfasse les deux parties. Les négociations patinent et Israël et le Hamas ne cessent de se renvoyer la responsabilité du blocage. L'organisation palestinienne pointe également l'attitude de Whashington : « Si l'administration américaine et son président veulent vraiment parvenir à un cessez-le-feu et conclure un accord d'échange de prisonniers, ils doivent abandonner leur parti pris aveugle pour l'occupation sioniste et exercer une véritable pression sur Netanyahou », a fait savoir Khalil Al Hayya, membre du bureau politique du Hamas. Depuis l'annonce, la semaine dernière, de la découverte à Gaza des corps de six Israéliens détenus dans l'enclave palestinienne, Benyamin Netanyahou est soumis à de fortes pressions pour parvenir à un accord permettant la libération des otages encore retenus. Lors d'une manifestation à Tel-Aviv, Gil Dickmann, cousin d'une des six personnes retrouvées mortes, a prévenu : « Nous ferons tout pour que tous les otages soient avec nous. Et si les dirigeants ne veulent pas signer un accord, nous les forcerons ! » Pourtant, les dizaines de milliers de manifestants israéliens qui sont descendus dans les rues ne semblent pas entendus par l'inamovible chef du gouvernement. Il est vrai que l'arrêt total de la guerre n'est pas une revendication majoritaire en Israël, loin de là. Ce qui permet au premier ministre israélien de tenir tête aux États-Unis en assénant sur la chaîne Fox : « Aucun accord n'est en cours de négociation. Malheureusement, nous sommes loin d'y parvenir. » Puis il a décliné sa stratégie : « Premièrement, faire sortir les otages (…) Deuxièmement, maintenir les lignes rouges qui sont nécessaires à la sécurité et à la survie d'Israël, et les deux passent par le maintien (sous contrôle israélien – NDLR) du couloir de Philadelphie, car cela met le Hamas sous pression, l'empêche de se réarmer et empêche Gaza de redevenir une enclave terroriste iranienne ». Le Hamas, principal défenseur des propositions américaines La rhétorique n'est pas nouvelle, et même usée, qui lui permet néanmoins de se maintenir au pouvoir. Paradoxalement, le Hamas est le principal défenseur des propositions américaines. Le mouvement islamiste insiste sur l'application en l'état d'un plan, annoncé le 31 mai par le président Joe Biden, qui prévoit une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien partiel et de la libération d'otages, puis, à terme, d'un retrait total israélien du territoire. Or, en s'arc-boutant sur le maintien de la présence militaire israélienne dans la bande de Gaza, Netanyahou empêche toute avancée. Dans sa fuite en avant, le premier ministre israélien n'est pas seul. L'ancien chef de l'armée, désormais à la tête du parti de l'Union nationale, Benny Gantz, un temps présenté comme opposant à Netanyahou, estime qu'il est temps pour Israël de s'occuper de la situation dans le nord du pays face au Hezbollah libanais – y compris « en frappant le Liban, si cela s'avère nécessaire » –, et appelle à faire face à l'Iran. « À Gaza, nous avons franchi un point décisif de la campagne. Nous pouvons faire tout ce que nous voulons à Gaza », s'est réjoui celui qui était chef d'état-major lors de la guerre menée en 2014 contre ce territoire palestinien. Le but affiché par Netanyahou d'une éradication totale du Hamas est évidemment un leurre. La preuve par l'offensive qu'il a parallèlement lancée en Cisjordanie sous prétexte de détruire des « infrastructures terroristes ». La semaine dernière, les villes de Jénine, Tulkarem et les camps de réfugiés qui s'y trouvent ont été l'objet de sanglants raids militaires. Selon le ministère palestinien de la Santé, au moins 662 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Ces opérations aggravent une situation « calamiteuse » déjà exacerbée par les violences meurtrières de colons, a dénoncé le haut-commissaire de l'ONU aux Droits de l'homme, Volker Türk. Il a par ailleurs révélé que « près de 10 000 Palestiniens sont détenus dans des prisons ou des installations militaires ad hoc israéliennes », précisant que le nombre réel devait être « probablement plus élevé. Beaucoup de ces personnes sont détenues de manière arbitraire » et plus de 50 sont mortes « en raison de conditions inhumaines et de mauvais traitements ». Lundi 9 septembre était la date de rentrée des classes pour les jeunes Palestiniens. Mais dans la bande de Gaza, toutes les universités ont été détruites et les bâtiments scolaires encore debout servent d'abris au million et demi de réfugiés. Tous attendent la fin de la guerre pour retrouver le chemin de l'école, loin des bombes et des décombres. Pierre Barbancey Voir, lire ou entendre : H |
U.S. demands IDF change West Bank operations after American's killing - 10 septembre 2024 Washington post U.S. demands IDF change West Bank operations after American's killing Secretary of State Antony Blinken's comments were the strongest yet from a U.S. official after the Israeli military said it was “highly likely” it “unintentionally” killed Aysenur Eygi. 2 min Secretary of State Antony Blinken speaks at the Foreign, Commonwealth & Development Office in London on Tuesday. (Alberto Pezzali/AFP/Getty Images) By Michael Birnbaum and Loveday Morris September 10, 2024 at 9:13 a.m. EDT LONDON — Secretary of State Antony Blinken on Tuesday called on Israeli security forces to make “fundamental changes” in the way they operate in the occupied West Bank, the strongest comments yet from a U.S. official after the Israeli military admitted that it was “highly likely” that it had “unintentionally” shot dead an American Turkish citizen at a demonstration last week. An initial inquiry by military police had found that Aysenur Eygi, 26, who had arrived in the West Bank a few days earlier as a volunteer, was hit by fire “which was not aimed at her, but aimed at the key instigator of the riot,” the Israel Defense Forces said in a statement. It said that the shooting took place during a “violent riot” where Palestinians had thrown rocks at Israeli security forces. Blinken said that the shooting was “not acceptable.” “No one, no one should be shot and killed for attending a protest,” he said. “No one should have to put their life at risk just to purely express their views. The Israeli security forces need to make some fundamental changes in the way they operate in the West Bank, including changes in their rules of engagement.” ? Follow World news “It has to change, and we'll be making that clear to the senior-most members of the Israeli government,” he added. Eygi, who was raised in the Seattle area and was a recent graduate of the University of Washington, had been volunteering with the International Solidarity Movement, a pro-Palestinian activist group. She was attending a protest against settlement expansion in the Palestinian village of Beita when she was killed. Other activists on the scene said there had been a confrontation between Israeli forces and villagers after Friday prayers, where some young residents had thrown rocks. However, they contend that it was quickly dispersed as Israeli forces used live fire and tear gas, with Eygi and other activists retreating down the street. Eygi was shot in the head as she stood in an olive grove after clashes had subsided, several activists have said. Blinken said that the Israeli investigation “seems to show what eyewitnesses have said and made clear, that her killing was both unprovoked and unjustified.” Morris reported from Berlin. Israel-Gaza war The Israel-Gaza war has gone on for months, and tensions have spilled into the surrounding Middle East region. The war: On Oct. 7, Hamas militants launched an unprecedented cross-border attack on Israel, killing about 1,200 people and taking civilian hostages, including from a music festival. See photos and videos of how the deadly assault unfolded. Israel declared war on Hamas in response, launching a ground invasion that fueled the biggest displacement in the region since Israel's creation in 1948. In July 2024, Hamas leader Ismail Haniyeh was killed in an attack Hamas has blamed on Israel. Gaza crisis: In the Gaza Strip, Israel has waged one of this century's most destructive wars, killing tens of thousands and plunging at least half of the population into “famine-like conditions.” For months, Israel has resisted pressure from Western allies to allow more humanitarian aid into the enclave. U.S. involvement: Despite tensions between Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu and some U.S. politicians, including President Biden, the United States supports Israel with weapons, funds aid packages, and has vetoed or abstained from the United Nations' cease-fire resolutions. History: The roots of the Israeli-Palestinian conflict and mistrust are deep and complex, predating the establishment of the state of Israel in 1948. Voir, lire ou entendre : Washington post |
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